Métiers insolites : La fonction de marguillier

18:47

Dans ma généalogie, on ne trouve pas vraiment de métier insolite. Nombreux sont les paysans (journaliers ou cultivateurs notamment) ou les travailleurs du textile (tailleur d’habits, mulquinier, tisseuse…).

Quelques métiers sont plus rares que les autres, comme poulailler, scieur de long, charpentier, cordonnier, charron-forgeron, sabotier, brasseur… J’ai donc décidé de m’intéresser à un domaine en particulier, celui des métiers laïcs dans les églises.

Les laïcs dans l'Eglise

Les prêtres faisaient souvent appel à des laïcs pour les aider dans diverses tâches. Ce n'était pas forcément un métier mais une fonction, effectuée en plus d'un autre métier.

Dans l’Ancien Régime, chaque église est gérée par un conseil de fabrique, composé de clercs et d’ecclésiastiques qui sont élus ou nommés. Le curé et le maire (après la Révolution Française) en font automatiquement partie. La fabrique gère notamment la collecte et la gestion des biens et des revenus de l’église, l’entretien des locaux et la tenue du registre de marguilliers.
Elle est dirigée par un ou plusieurs marguilliers.

L’église peut aussi avoir d’autres employés : les chantres, les sacristains, les sonneurs… Le nombre d’employés varie d’une église à l’autre.
Le chantre est le maître du chœur de l’église. Parfois, il est aussi maître d’école.
Le sacristain est chargé de la tenue de la sacristie, qui est l’annexe de l’église où le prêtre se prépare pour les cérémonies religieuses. Il est aussi chargé du matériel nécessaire aux célébrations.
Le sonneur de cloche est également l’homme à tout faire du curé. Il peut par exemple percevoir la dîme (l’impôt dû à l’Église).


Chantres et marguilliers dans ma généalogie

Cinq personnes présentes dans ma généalogie en Côte d’Or sont concernées par ces métiers :

- François CHARLES (fin XVIIIe siècle), chantre à Saint-Martin-de-la-Mer.
- Denis BERTHIOT (vers 1654-1724), marguillier à Mimeure puis à Censerey.
- Son fils Louis BERTHIOT (1700-1736), marguillier à Censerey.
- Jean JACOB (fin XVIIIe siècle), marguillier à Blanot.
- Sébastien LESPEE (1729-1812), qui a exercé de nombreux métiers dont fossoyeur et marguillier à Liernais.


La famille BERTHIOT, marguilliers de père en fils


 
Dans la famille BERTHIOT, le métier de marguillier semble être une tradition car plusieurs personnes l’ont exercé.

Denis BERTHIOT est né vers 1654 à Mimeure. Il est le fils de Pierre BERTHIOT et de Léonarde FOULLOT. Il se marie le 18 novembre 1687 à Mimeure avec Louise PERRIN. Il est alors tixier de toile.

Il devient marguillier, probablement en 1691. Plusieurs membres de sa famille le sont aussi à cette période : Claude, qui sait signer, François, Etienne et Pierre. Il apparaissent régulièrement dans les actes de la commune comme témoins. Je ne connais pas encore leur lien avec Denis.

L'église de Mimeure, Wikipedia

Denis déménage à Censerey entre 1690 et 1696. Dès 1699, il est cité comme marguillier dans son nouveau village, souvent avec Claude BERTHIOT, aussi tixier de toile, qui ne signe pas (donc peut-être un autre Claude qu’à Mimeure, bien que j'ai déjà vu des individus qui ne signaient plus après plusieurs décennies).

Jusqu’en 1706, il exerce cette profession en alternance avec celle de tixier de toile. A partir de 1706, il n’est plus que marguillier.
Il est inhumé le 07 mai 1724 en présence de ses enfants.

Son fils Louis BERTHIOT naît le 15 mars 1700 à Censerey. Il épouse Étiennette JANNIN le 23 février 1721 à Sussey.

Il semble qu’il ne devienne marguillier qu’après le décès de son père, en 1724. Il a probablement repris sa place vacante. Dans ses actes d’état civil, il apparaît tantôt comme tixier en toile, tantôt comme marguillier. Il apparaît aussi régulièrement comme témoin dans les actes de la commune.

Par la suite, son frère Claude, né en 1711, devient aussi marguillier.

Louis est inhumé le 30 novembre 1736.
Acte de sépulture de Louis BERTHIOT le 30/11/1736 à Censerey

Il me reste encore à vérifier si la tradition s’arrête avec Louis BERTHIOT. En tout cas, parmi ses enfants et ses neveux, je n’ai pas encore trouvé d’autre marguillier.

Sources

Métiers anciens : le marguillier
Archives départementales des Côtes d’Or : actes paroissiaux de Mimeure (1615-1758) et de Censerey (1617-1776)
Généanet

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1 commentaires

  1. Très intéressant. J'examinais hier des documents des archives départementales du Cher relatives à une baronnie et il y était question de conseil de fabrique. Je comprends désormais de quoi il s'agissait.
    Je découvre à l'instant un ancêtre meusien marguillier en 1700.
    merci pour l'article
    Benoît de MesRacinesFamiliales

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