Léon, un grand-oncle Résistant (1/2)

09:52

En mai, j’ai découvert une nouvelle source généalogique grâce au blog Histoire et Généalogie : les dossiers administratifs des Résistants conservés par le Service Historique de la Défense (SHD).
Après avoir consulté la liste en ligne des 600 000 dossiers d’homologation FFI, j’ai découvert que mon grand-oncle Léon avait fait partie de la Résistance.


Ma grand-mère (sa belle-sœur) m’a confirmé qu’il s’agissait bien de lui. Elle et mon grand-père le savaient mais n’en avaient jamais parlé.
J’ai donc fait une demande sur le Fil d’Ariane pour obtenir son dossier administratif afin d’en savoir plus. Une vingtaine de jours plus tard, j’avais à ma disposition les photos des 30 pages du dossier.

Léon, membre des FTP pendant la Seconde Guerre Mondiale

La famille de Léon

Léon est né le 24/11/1921 à Landrecies, dans le Nord. Il a une sœur aînée née en 1920, et un frère cadet né en 1925 (mon grand-père).

Ses parents, Alphonse et Marie Athénaïse, ont tous les deux divorcé en 1920 d’un premier mariage. Ils se marieront en 1922 à Landrecies, où vit la famille. Martha et Léon sont donc nés hors mariage, ce qui me semble assez rare pour l’époque.
Léon a aussi trois demi-frères issus des précédents mariages de ses parents, mais je ne suis pas sûre qu’il les ait connus.

Léon grandit dans un environnement familial difficile. Son père, Alphonse, est emprisonné plusieurs mois en 1924 et en 1925 pour coup et blessures (voir cet article).

L’engagement de Léon dans les FTP

En 1939, lorsque débute la Seconde Guerre Mondiale, Léon a 18 ans.

En avril 1943, à 21 ans, il s’engage dans le mouvement des Francs-tireurs et partisans français (FTPF ou FTP).
Ce groupe de lutte armée a été créé fin 1941 par la direction du Parti communiste français (PCF), clandestin depuis 1940. Il est chargé des missions de guérilla et de sabotage du Front National, qui s’adresse à tous ceux qui veulent lutter pour l’indépendance de la France.

Les FTP s’ouvrent aux non-communistes en avril 1942. A partir de 1943, de nombreux jeunes sont prêts à s’engager dans la Résistance et les FTP en profitent largement.
C’est à cette période que Léon s’engage dans le mouvement.

Les FTP s’organisent en petits groupes, souvent d’une trentaine d’hommes au maximum.
Léon appartient à la 27ème Compagnie des FTP, et plus précisément au groupe 402 Simoun, basé à Landrecies. A ce jour, je n’ai trouvé aucune information spécifique à ce petit groupe mais le dossier de Résistant de son chef Léon Prévôt m’en apprendra peut-être un peu plus.

Ils organisent notamment des déraillements de trains, des attaques contre les installations électriques et des vols d’armes allemandes.


Extrait du certificat de validation des services, campagnes et blessures des déportés et internés de la Résistance de Léon Ruelle. Service Historique de la Défense.

Distribution de journaux et acheminement d’armes

A partir de son adhésion au groupe en avril 1943, Léon distribue des tracts et des journaux clandestins : le Nord Libre et le Patriote de l’Avesnois, publiés par le Front National. Ces journaux visent à rallier la population aux mouvements de résistance, mais aussi à résumer les actions des FTP. En effet, certains actes de banditisme sont commis au nom des FTP afin de rester impunis, et le Front National doit les démentir.

Léon récupère également des armes et des munitions et effectue des liaisons entre Landrecies, Bousies et les environs. Il n’est pas précisé où il récupère les armes, mais peut-être déjà au camp allemand Bismarck comme il le fera lors des prochains mois.

En août 1943, il est arrêté dans une rafle par la gendarmerie allemande. Dans certains cas, la police allemande était informée des lieux de rendez-vous des Résistants et arrêtaient tous ceux qui s’y présentaient.
Léon est conduit à la caserne Biron de Landrecies mais il parvient à s’en évader le jour-même.

La caserne Biron, Landrecies, construite en 1740 à l’initiative du gouverneur Louis Antoine de Gontaut, duc de Biron. Source : http://landrecies.free.fr/biron.html


Retrouvez la suite de l'engagement de Léon, avec des tâches plus importantes et une seconde arrestation, dans l’article suivant.

Sources

Service Historique de la Défense : liste des 600 000 dossiers d’homologation FFI, dossier administratif de Résistant

Blog Histoire et Généalogie : Où chercher des dossiers de résistants

Le Fil d’Ariane : entraide généalogique
Merci à Jacques MIGNOT pour avoir répondu favorablement à ma demande et pour m’avoir envoyé le dossier complet de Léon

Landrecies : la caserne Biron

Encyclopédie Larousse : les FTPF

Wikipédia : les FFI, les FTPF, la forêt de Mormal, le camp militaire d’Ors

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3 commentaires

  1. Article super intéressant et captivant, surtout si concernés.
    Merci.
    F.Ruelle (Moselle)

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  2. Bonjour, j'ai trouvé votre blog car je faisais des recherches sur internet ; mon grand-père faisait partie de la 27ème compagnie FTP de Louvroil, et je recherche des informations, ne disposant que d'un document de 2 pages rédigées par le commandant Houez et décrivant les actions auxquelles mon grand-père a participé.

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  3. Bonjour,
    Avez-vous consulté la base du Service Historique de la Défense, avec la liste des dossiers de Résistance ?
    Dans cette liste, vous trouverez sûrement le nom de votre grand-père et son n° de dossier, dont vous pourrez ensuite demander une copie (soit au SHD directement, soit sur le site du Fil d'Ariane qui est une entraide généalogique).

    Le SHD : http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/?q=content/dossiers-administratifs-de-r%C3%A9sistants
    Le Fil d'Ariane : http://www.entraide-genealogique.net/

    Patricia

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